DJAHIZ

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La culture arabo-islamique connaît, au IIe siècle de l’hégire, une période de haute élaboration, lorsqu’elle entreprend de réaliser la synthèse des éléments qui la constituent. Une dynastie nouvelle fonde Ba face="EU Updot" 濫d d qui, très vite, draine vers elle les hommes les plus remarquables de l’empire. Un pouvoir théocratique jette les bases d’une philosophie politique et d’un système dogmatique où la raison se veut l’argument et l’arme de la foi. Une société formée d’ethnies disparates est en quête de son équilibre. Dans tous les domaines, un mouvement scientifique de recherche et de compréhension allie son désir d’ouverture aux autres à une volonté vigilante de défense de soi-même. Dans un même élan va se déterminer une aire littéraire. À la poésie, vieux, glorieux et unique mode d’expression, s’adjoint une prose dont les débuts tardifs sont éclatants. Dj ムi ワ les marque de sa personnalité en produisant une œuvre énorme, objet aujourd’hui encore d’une admiration unanime.

Cette œuvre présente le triple intérêt d’être à la fois celle d’un théologien dogmatique, du propagandiste ardent d’une doctrine politico-religieuse, et d’un admirable littérateur à la verve inépuisable, au style étincelant. Inimitable et sans cesse invoqué, Dj ムi ワ contribue à illustrer une culture qui, sans se fermer aux apports étrangers, entend se préserver de toute altération dénaturante.

1. La quête du savoir

Ab ‘Utm n ‘Amr b. Ba ムr al- face="EU Caron" ィ ムi ワ (ou Dj ムi ワ) illustre le paradoxe de la culture arabe: réservée à une élite qui en échange les signes pour se reconnaître, elle a souvent trouvé de brillants représentants parmi des hommes d’origine modeste. L’écrivain est né à Ba ルra (160/776) dans une famille pauvre, peut-être d’ascendance abyssine, cliente d’une tribu arabe. Ba ルra (Bassora) est alors un centre florissant qui ne cédera que difficilement son rôle de métropole à Ba face="EU Updot" 濫d d. Après une éducation primaire consacrée aux études coraniques, Dj ムi ワ, vivant d’expédients, profite de toutes les ressources intellectuelles de sa cité. Il suit les cours dispensés par les plus grands savants philologues et lexicographes. Il assiste sur le Mirbad, célèbre marché de la ville, aux enquêtes menées auprès des Bédouins, maîtres manieurs de la langue, dont on interroge la mémoire pour collecter la poésie ancienne en passe d’être idéalisée. Il se passionne, dans les mosquées, pour les rudes controverses des théologiens (mutakallim n ), largement influencés dans leur dialectique par l’hellénisme ambiant, et va écouter les sermonnaires populaires (qu ルル s ) qui impriment en lui ce goût très arabe de la rhétorique. Il pénètre peu ou prou dans les cercles où s’établissent les règles de l’échange littéraire, règles dont la connaissance est indispensable à qui veut saisir la texture même de ses écrits. Il passe des jours chez les libraires, dont il lit les ouvrages avec avidité.

Cependant, il regarde vivre sa cité. Dj ムi ワ est un des rares écrivains de la littérature médiévale à observer ses contemporains: commerçants, bateleurs, libraires, mariniers, conteurs, mauvais garçons. Il les fréquente, note les particularités de leur langage, s’intéresse aux techniques des métiers, recueille les histoires qu’ils racontent. Outre son savoir encyclopédique, il acquiert ainsi une connaissance des hommes et des choses que restituera son œuvre.

Un écrit politico-religieux attire sur lui l’attention du calife al-Ma’m n, et il s’installe à Ba face="EU Updot" 濫d d au début du IIIe siècle. Il y poursuivra une carrière de polémiste et de littérateur sous la protection de très hauts dignitaires de l’empire. Il meurt à Ba ルra en 255/868-9.

2. Théologie et polémique

La littérature arabe médiévale ne se saisit pas sans la connaissance d’un réseau de facteurs idéologiques et socio-politiques, dont les influences sont difficiles sinon à déterminer du moins à démêler dans leur importance relative. La dynastie ‘abb side (750-1258) encourage une élaboration dogmatique vigoureuse et voit, de ce fait, se développer des doctrines fermement antagonistes. On ne saurait dissocier le terme politique de ses corrélatifs théologiques et socio-culturels, qui constituent le substrat de la polémique. Il ne s’agit là que d’un affleurement ultime d’attitudes actualisant des tendances profondes.

Le théologien mu‘tazilite

Élève d’an-Na ワワ m, Dj ムi ワ est le maître d’un groupe ba ルrien de la septième classe des mu‘tazilites. Les rares fragments dont on dispose ici – notations contenues dans des ouvrages d’hérésiographie, glanes diverses – devraient être confrontés et réintégrés dans le contexte philosophico-dogmatique, pour reconstituer un ensemble.

Dj ムi ワ a dû rédiger une demi-douzaine d’opuscules où il exposait les arguments de la mission prophétique, abordait le problème de la connaissance et celui, fondamental, de la création du Coran. Ici ou dans ses attaques contre les anthropomorphistes (mušabbiha ) et les face="EU Caron" ギahmiyya , on ne peut lui reconnaître une pensée originale. Il s’est, la plupart du temps, rallié aux vues d’an-Na ワワ m sur plusieurs points de doctrine: perfection et justice de Dieu, définition de l’être comme étant le connu, rapports de la loi et de la foi, connaissance sensible et connaissance spéculative, etc.

Le Livre des animaux , gigantesque compilation zoologique, étudie l’aspect, le comportement et la reproduction des animaux, même fabuleux, et reste fondamentalement apologétique. Il faut prouver que tout concourt, dans la création, à un dessein général dont Dieu connaît seul le secret. La nature n’a de sens que si elle provoque une réflexion propre à percevoir le finalisme universel. Les théories de l’auteur sur l’instinct et l’évolution des espèces l’illustrent. Il utilise et critique à la fois l’Historia animalium d’Aristote; ses principales sources (outre l’observation directe) sont constituées par la littérature animalière arabe, surtout poétique.

Le propagandiste politique

Conseiller et théoricien du clan au pouvoir, Dj ムi ワ va prendre parti et mener une campagne légitimiste. Il confère ainsi à la prose une fonction jusque-là réservée à la poésie. Dans la communauté musulmane, très vite divisée en sectes, naissent des mouvements de pensée qui recèlent tous des aspirations politiques. Aussi la question de l’im mat – direction spirituelle et temporelle de la communauté – est-elle au centre des préoccupations. Il nous est resté des fragments plus ou moins importants des écrits de Dj ムi ワ sur ce sujet, parfois altérés mais suffisants pour connaître sa pensée.

Il réfute les thèses du parti le plus menaçant, celui des ši‘ites , défenseurs de ‘Al 稜 quatrième calife orthodoxe, tour à tour et à différentes époques alliés ou ennemis de la dynastie. Il entreprend systématiquement de détruire le mythe de ‘Al 稜, de rejeter la prééminence de celui-ci et de dénoncer les arguments qui la fondent pour établir les droits des trois premiers califes à la succession du Prophète.

De la même façon, il s’en prend aux Umayyades dont les mu‘tazilites réclament vainement la condamnation publique. Le culte rendu au fondateur de la dynastie précédente concrétise, en ce début du IIIe siècle, une forme nouvelle de l’opposition des traditionnistes d’obédience sunnite. Ceux-ci, pour lutter contre l’influence des rationalistes au pouvoir, usent des modes de leur dialectique et cherchent, au plan tactique, à provoquer la colère populaire contre leurs agissements. La violente campagne d’intimidation accompagnée de sévices – la Mi ムna , menée par la dynastie pour imposer les principes de l’I ‘tiz l , qui trouva en Ibn ネanbal un adversaire sans faiblesse – ne laissa pas en effet d’aliéner au pouvoir la majorité de la population, notamment ba face="EU Updot" 濫d dienne. En fustigeant l’esprit de corruption, d’hérésie et de fanatisme qui, d’après lui, règne, Dj ムi ワ ne manque pas d’en attribuer la responsabilité aux non-Arabes, les Šu‘ biyya , si influents à son époque, et les Maw l 稜 , éléments allogènes clients des Arabes, dont il rejette avec force les prétentions (Épître sur les N bita ). Une autre implication socio-politique de l’apologétique dj ムi ワienne concerne les chrétiens et les juifs dans la Réfutation des chrétiens .

Dans la plupart de ces écrits, l’auteur expose les arguments de l’adversaire avant de les critiquer. Cette méthode a irrité certains esprits relevant l’ambiguïté que pouvait présenter cet exposé liminaire. À nos yeux, cela semble confirmer que ces épîtres étaient en fait de véritables rapports à l’autorité et devaient donc exposer avec clarté les thèses soutenues par les opposants.

3. Défense et illustration d’une culture

L’adab

Si le rôle de théoricien et de polémiste a pu être considéré, du vivant de Dj ムi ワ, comme une part essentielle de son activité, c’est surtout son œuvre proprement littéraire que la postérité a retenue. Il s’agit de ce qu’il est convenu d’appeler la littérature d’adab , notion assez vague qui ressortit en fin de compte plus aux modes de constitution d’une culture qu’aux lois d’un genre ou aux procédés d’une écriture. En bref, à partir de présupposés d’éthique et de pratique sociale, un ensemble culturel regroupe d’une part des éléments de connaissance nécessaires à un homme cultivé – ad 稜b – et propose, d’autre part, les moyens propres à former son esprit et développer son sens critique. La possession des notions les plus diverses – poésie, histoire, géographie, traditions, etc. – ne va jamais jusqu’à la spécialisation excessive. Cette connaissance, qui prend de tout un peu et le meilleur, marquée au coin d’un dilettantisme éclectique, doit s’adapter à une conversation pleine d’esprit. Les modes mêmes de diffusion de cette culture vont dicter ces œuvres si curieuses, niant toute notion d’organisation textuelle. Elles ne se veulent pas porteuses d’une volonté de création et de découverte, mais se conçoivent comme reflet et confirmation de ce qui existe; à côté des ouvrages d’érudition, elles sont le commentaire intelligent, concis et surtout libre; sans projet qui les détermine, elles se présentent en une démarche de quête critique; mêlant tous les sujets par souci d’élégance, impuissantes à se discipliner mais ne se renouvelant que dans le chatoiement d’une diversité proliférante, elles sont le fruit d’un raffinement fuyant l’austérité de la rigueur.

À cette conception de l’art littéraire, Dj ムi ワ a donné ses lettres de noblesse en trois de ses ouvrages principaux: l’un, Kit b al-Bay n wa-t-Taby 稜n , traite de rhétorique; l’autre, le Livre du rond et du carré (Kit b at-Tarb 稜 ‘wa-t-Tadw 稜r ), se présente comme une étude étourdissante d’humour des grands problèmes de l’époque; le dernier, Le Livre des avares (Kit b al-Bu face="EU Domacr" 更al ’ ) inaugure un genre qui n’aura guère d’écrivains à sa mesure par la suite.

Influences et pensée originale

Le Bay n est un traité de rhétorique, art fondamental comme la poésie. Dj ムi ワ y présente une défense et illustration des fondements arabes de la culture, et veut y démontrer que la science arabe du verbe est inimitable et insupérable. Il lutte encore contre l’influence des šu‘ bites persans en la personne de leurs représentants les plus brillants, les scribes de la haute administration. De cette longue suite de commentaires d’ordre stylistique, phonétique, dialectologique et gestuel, entrecoupée de morceaux d’éloquence et de poésies, il est possible d’extraire les éléments d’une théorie critique de la littérature englobant, outre l’art oratoire, la poésie et l’art épistolaire. Par la suite et pendant longtemps, les critiques feront appel, ici et là, à certains de ces textes.

Ce souci constant de préserver l’homogénéité des humanités arabes n’a pas éloigné Dj ムi ワ de tout contact avec la pensée étrangère. La logique grecque a exercé sur lui une influence décisive: elle fonde sa détermination de soumettre la connaissance à l’exercice de la raison. Il admira les épîtres et discours persans, les maximes et livres de sagesse hindous; il avait d’ailleurs une certaine connaissance de la langue persane. Mais il estime que d’aussi grands chefs-d’œuvre que le Kal 稜la et Dimna , traduit du Pantchatandra , s’ils enrichissent la culture arabe, ne sauraient la constituer et surtout prétendre substituer des valeurs nouvelles aux fondements de la pensée arabe. Il fait toutes réserves sur la qualité des traductions et conclut à leur échec dans le domaine poétique. À l’époque où se développe dans le D r al- ネikma de Ba face="EU Updot" 濫d d un intense mouvement de traduction, concernant surtout les ouvrages de philosophie et de médecine, son étude des qualités exigibles des traducteurs relève des scrupules d’un esprit scientifique. Car ses exigences de spécificité ne l’empêchent pas de rester un esprit ouvert à tout ce qui peut contribuer à sa formation.

Ce souci semble être au centre du Livre du rond et du carré , où il entreprend de démontrer ce que peut être la recherche de vérité dans le domaine triple de l’histoire et de la civilisation universelle, de la pensée religieuse et de ses multiples implications, enfin des sciences propres à ouvrir ce monde à la connaissance. Il entend moins présenter un programme qu’exalter un esprit de curiosité et proposer un art de la réflexion propre à permettre toutes les démystifications.

Un dessein continu

L’image du type d’homme qu’il voudrait faire naître se retrouve en filigrane des écrits les plus variés. Qu’il brosse une superbe galerie de portraits dans ses Avares , qu’il prenne pour cible les scribes (Épîtres , vol. II, 15), ou les maîtres d’école, qu’il analyse l’amour passion (‘išq ) à propos des esclaves chanteuses (vol. II, 14), qu’il consacre plusieurs dissertations à des sujets d’ordre parénétique, ou qu’il veuille, enfin, dans les toutes dernières années de sa vie, faire œuvre de géographe (fragments du Livre des métropoles et des curiosités du monde ), le même projet le guide: former un ad 稜b profondément attaché aux valeurs arabo-musulmanes dont il accepte l’héritage sans aveuglement, curieux des autres sans faux engouement, soucieux par-dessus tout de s’ouvrir au monde, de s’y situer et, par là même, d’armer son jugement pour la plus exigeante des recherches.

C’est sans doute la manière de Dj ムi ワ qui n’a pas permis, déjà à ses contemporains, de saisir la continuité de son dessein. Car il a pour principe de ne jamais ennuyer et pour élégance de savoir parler légèrement de choses graves et sérieusement de choses cocasses. Il déroute par sa façon de dialoguer, de rompre un développement par une digression, de renverser un argument pour plaider à la fois le pour et le contre, de tourner le dos aux apparences pour saisir le paradoxe, toujours tenté d’éprouver la vigueur de sa pensée et de prendre en défaut un adversaire dérouté par une verve jaillissante. Admirable styliste, Dj ムi ワ joue d’une langue ferme, concise à l’extrême, heureuse de révéler toutes ses ressources. Sa limpidité n’exclut pas toujours une certaine difficulté à la capter en des méandres où se noue la pensée. Ce dialecticien, qui semble ne pas ordonner son discours, a toujours le soin d’équilibrer parfaitement ses périodes et de les dérouler dans une harmonie qui a fondé le classicisme de l’œuvre. Avoir fait mine de ne pas s’y attacher n’est pas le côté le moins sympathique de son humour inimitable.

Mais ces apparences ne peuvent tromper, il y a là haute entreprise, intelligemment conçue et superbement conduite.

Djahiz
(Al-) (Abû `Utmân `Amr ibn Bahr al-Gâhiz) (v. 776 - 868) écrivain arabe au savoir encyclopédique: Livre des avares, Livre des animaux, un traité de rhétorique, dans lesquels l'humour côtoie l'érudition.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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